mardi 16 septembre 2014

Tasmanie - lundi 24 mars - 3e jour

Bonjour à tous ! En tant que covoyageur de Maguy lors de cette semaine en Tasmanie, j'ai pris des notes et je souhaite vous conter ici nos exploits. Un article par jour, une petite carte, quelques photos.
Pour ce troisième jour, n'hésitez pas à également revoir les photos de Maguy : Freycinet.


Le programme du jour est composé d’une visite de la presqu’île de Freycinet, son parc national, ses plages, ses chemins de randonnée. Mais la force du marcheur volontaire ne prend pas le pas sur le besoin de repos du vacancier en vadrouille. La journée commence donc par une grasse matinée, et un petit déjeuner à la boulangerie d’à côté. A Bicheno, la boulangerie est lauréate de nombreux prix pour son pain depuis plusieurs années. Et leurs œufs au bacon ne sont pas mal non-plus. On est quand même mieux armés pour l’aventure après un bon petit déjeuner. Avant de quitter l’auberge, nous réservons nos places pour le soir. Le parc de Freycinet n’est pas loin et Bicheno est accueillant, nous avons envie d’y passer une seconde nuit. Un petit détour par l’accueil de l’auberge pour réserver la nuit suivante, et nous voilà en route dans la turbo automobile de location.
L’entrée du parc n’est pas très loin. Déjà quelques kilomètres avant le parking obligatoire pour les véhicules, on sent l’ambiance monter. Freycinet étant une presqu’île, la bande de terre qui borde la route se rétrécit et laisse apercevoir l’eau. Elle est bleue, il fait beau. Devant nous, un camion soulève la poussière par tonnes de la route qui est de moins en moins goudronnée et de plus en plus en terre. Les fumées d’hydrocarbure qui sortent de son échappement contrastent avec la nature calme et préservée aux alentours.
Première pause à l’accueil. Nous y achetons un macaron pour circuler avec la voiture jusqu’au parking pour la journée, et des entrées. Non, pas le pass « semaine » car il n’est rentable qu’au bout de 3 parcs, et nous ne sommes pas sûrs d’arriver jusque là. La dame au comptoir nous explique les différents circuits possibles, de 30 minutes à plusieurs jours. Nous qui sommes des sportifs « moyens », avec une bonne volonté mais un entraînement sommaire, nous vison les circuits à la demi-journée. Le tour de la première partie du parc, en longeant les côtes est et ouest, nous paraît tout à fait adapté. La durée annoncée est de 5 heures. Parfait.
Sur le parking, un wallaby sautille entre deux voitures. Aussi peureux qu’un pigeon parisien, il se laisse tenter par un trognon de pomme que j’avais justement dans sa poche parce qu’il faut toujours en avoir un sur soi. La bête se laisse caresser sans se laisser distraire de son repas. Je suis ravi.
Le sac au dos et la casquette sur la tête, nous attaquons le trajet d’un bon pas. Ah ça, on en double du retraité ou du touriste qui croit que la marche c’est reposant ! Nous on veut du paysage, de la mer, des étendues vertes-z-et bleus à perte de vue. Alors quand le chemin serpente au milieu des arbres eucalyptussiens, on trace. C’est d’autant plus facile que comme partout, le parcours est clair, tracé et nettoyé de toute embûche. C’est à peine si on arrive à trouver un caillou de temps en temps pour se prendre les pieds dedans. Et en cas de déséquilibre, il y a toujours une rambarde pour se rattraper. Le confort tasmanien.
Première halte en surplomb de la première plage : Wyneglass Bay. Le lagon fait immédiatement penser aux îles sauvages et paradisiaques que nous vend l’imagerie fictionnesque : eau bleue, sable blanc, arbres verts. Et au milieu, le bateau des pirates. Ah non, c’est un bateau de l’armée de mer. Moins sexy mais tout aussi guerrier. On se demande ce qu’il fait là mais il ne restera pas longtemps.
Nous reprenons le sentier vers le bas et vers la plage. Nous commençons à nous apercevoir que les trajets indiqués 30 minutes durent plutôt 20. Qui c’est les rois de la marche à pied ? Arrivés sur le sable blanc, c’est la pause obligatoire. Ce qui attire immédiatement l’attention sur cette magnifique et immense plage, c’est l’absence de foule. Ca fait plaisir de ne pas avoir des enfants qui crient, des parasols tous les 5 mètres, des gros musclés tout couverts d’huile. La localisation en plein milieu du parc national rend cette plage encore plus belle. La même à 5 minutes du centre ville de Melbourne, et on ne l’aurait peut-être même pas appréciée.
Et puis il y a des dauphins. Alignés au bord de l’eau, une petite neuvaine de grands jeunes regarde le dixième qui nage vers le large en direction d’ailerons que nous espérons êtres ceux de mammifères. N’y a-t-il pas également des crocodiles d’eau salée ? Bon normalement c’est au nord de l’Australie mais on ne sait jamais. Heureusement le nageur agite ses deux bras vers la plage pour signifier sa joie et le fait qu’il les a toujours. Ce sont bien des dauphins.
Après Wyneglass Bay qui se trouve sur la rive est, nous devons traverser les terres pour rejoindre la côte ouest de la presqu’île. Je pourrais essayer de vous effrayer en annonçant qu’il nous faut pour cela marcher au travers de marais, mais même les marais sont pavés. Un cheminement de planches nous guide à travers l’obstacle qui n’en est finalement pas un.
La traversée est courte et la nouvelle plage est belle mais pas tant. Ce qui est bien en revanche c’est que cette fois le chemin passe par la plage. Nous avons donc le droit de longer l’eau pour avancer dans notre direction. C’est déjà la direction du retour, nous avons fait plus de la moitié. Peut-être même qu’il ferait faim ? L’extrémité nord de la plage est composée de beaux rochers rouges drainés par une eau qui n’est pas aussi bleue quand le ciel ne s’y reflète pas. Et de (très) petites moules. Midi vient à peine de passer, nous n’avons pas vraiment faim et nous décidons de continuer. Nous avons tort.
Le chemin s’éloigne de la plage et s’enfonce dans une forêt d’arbre morts, ou secs. On se croirait dans les Noces Funèbres de Tim Burton, ou dans Sleepy Hollow. La nuit en moins dans les deux cas. Car il fait bien jour et dès que nous sortons du couvert des arbres, l’astre du jour tape.
Au bout d’un moment il commence à faire faim mais nous n’arrivons pas à trouver le coin pique-nique qui va bien : à l’ombre et avec une belle vue. Nous ne trouvons le bon endroit que très peu de temps avant la voiture. Il y a un banc, c’est à l’ombre, et tant pis pour la vue. Un couple de trois touristes s’assoit non loin de nous pour une pause. La plus jeune arrive, fait sa pause et repart avec le nez dans sa tablette en jouant à Candy Crush. Passionnante randonnée je suis sûr.
Avec la voiture, nous faisons un détour par une extrémité du parc qui présente un autre point de vue intéressant et un phare sur ce point de vue. La route est étonnamment en mauvais état. Mais en mauvais état à un point que nous fredonnons le génétique de Mission: impossible dans la voiture en slalomant entre les crevasses et les engins de chantier qui tentent de corriger la situation. Puis c’est le retour vers la belle Bicheno. Pour passer le temps de trajet, nous commençons le conte Bête et Méchant d’Oldelaf. Un conte musical évidemment, avec des chats karatékas.
Après l’inévitable apéro sur la plage, nous décidons ce soir de prendre notre repas en intérieur pour limiter celui des moustiques. Quand nous quittons la plage il fait nuit. Et c’est à ce moment qu’à Bicheno il est possible d’apercevoir un animal intéressant : le touriste chasseur de pingouin. Le touriste chasseur de pingouin est habillé contre le froid, il avance doucement à pas feutrés et il chuchote en vous croisant : « vous avez vu des pingouins ? » Comme nous n’en avons pas vu, il continue en silence. Nous croiserons plusieurs touristes chasseurs de pingouins sur la plage et aux alentours. Heureusement ils ne chassent que le coup d’œil. L’animal n’a rien à craindre, si jamais il se montre. Il nous semble bien qu’un des couples croisés sur la plage est le couple de chinois qui a dormi en même temps que nous à Eaglehawk. La soirée se termine dans l’auberge backpackers, avec un repas aux nouilles asiatiques, qui sont encore meilleures quand elles sont tombées dans l’évier lors de l’égouttage. Garanti.

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