Bonjour à tous ! En tant que covoyageur de Maguy lors de cette semaine en Tasmanie, j'ai pris des notes et je souhaite vous conter ici nos exploits. Un article par jour, une petite carte, quelques photos.
Pour ce deuxième jour, n'hésitez pas à également revoir les photos de Maguy : Richmond, la route vers Bicheno et Bicheno. |
Après une bonne nuit et une douche réparatrice, le petit déjeuner se fait à base de café et de Vegemite. Le programme de la journée comprend un passage par Richmond, ville historique au nord de Hobart, puis un retour sur la côte Est pour dormir à Bicheno. Mais en premier… les bières.
Nous repassons par le centre commercial de la veille. Aujourd’hui pas de voiture similaire sur le parking, ça suffat comme ci. Heureux avec notre pack de six, nous repartons vers Richmond. Le soleil est radieux, les routes sont toujours agréables et peu peuplées. Au détour d’un virage, une signalisation « attention kangourou » nous amène à une halte pour la photo touristique de rigueur, ensemble à côté du panneau. Ca c’est pour faire baver les copains, c’est fait, on devrait scorer des « j’aime » sur Facebook.
Après une petite heure de route, nous pénétrons dans Richmond et garons rapidement la voiture. Richmond ne fait finalement qu’une grande rue et de rares branches dérivées, c’est totalement walkable. Et puis c’est les vacances et même si la randonnée n’est pas notre but principal, une petite marche est toujours agréable, flânerie sous le doux soleil d’automne.
Comme tout ce qui est visitable en Tasmanie (villages, forêts, plages), Richmond est doté de panneaux indicateurs pour guider les arrivants vers les points d’intérêts. Le premier panneau qui attire notre œil à l’entrée du village est une vue de la rue principale et un simple descriptif des bâtiments d’intérêt. Un bâtiment d’intérêt peut être un vieux bâtiment à l’architecture caractéristique, un bâtiment lié à une figure historique, ou un bâtiment lié à l’histoire pénitentiaire de l’île.
Forts de ces informations, nous avançons dans Richmond, sans but précis, histoire de voir. Sur notre droite, un petit musée propose une miniature de Hobart mais le prix nous incite à faire demi-tour. Justement, le demi-tour nous met face à un café, et c’est justement l’heure de la pause. Cappuccino et mocha sont nos breuvages préférés, et chacun d’entre nous choisira l’un ou l’autre au hasard du jour et de l’humeur tout au long du voyage. La mousse de lait est agréable et elle est souvent décorée, comme ici où la serveuse nous a orné nos boissons d’une feuille d’eucalyptus. Pour les puristes qui doutent de la ressemblance avec une feuille d’eucalyptus, j’en profite pour sortir ma science et pour vous rappeler qu’il y a une vingtaine de variétés d’eucalyptus, alors vérifiez-les toutes avant de critiquer.
Pour les curieux, notons une attraction touristique à ne pas rater dans le café Ashmore où nous sommes justement ce matin : les toilettes. Pour ceux qui ne les ont pas visitées, elles resteront une petite phrase dans la mémoire, comme un regret revenu trop tard pour faire marche arrière : « tu es allé au toilettes ? Si tu y vas prends ton appareil photo ça vaut le coup ». Pas plus de détails, nous laissons le mystère.
A l’entrée de Richmond, ou à la sortie selon le point de vue adopté, la Prairie des Filtres. Ou en tout cas c’est l’image qui vient à l’esprit du toulousain qui sommeille en nous. Un pont de pierre, et en dessous coule une pelouse verdoyante bordée d’une rivière. Des volatiles à magret s’aventurent sur les berges en quête de miettes ou de doigts d’enfants. Le soleil est accueillant, le sol souple invite à la sieste ou au pique-nique. Non, il est trop tôt, nous attendrons un peu. Pour rester dans une dynamique de dynamisme, nous entamons la montée vers l’église en haut de la montagne. Colline. Butte. Après trente seconde de marche, nous arrivons enfin, fourbus et fiers du dénivelé parcouru. L’église n’a rien de bien particulier, elle est neuve et propre comme toutes les églises ici. Et elle est ouverte.
Nous revenons à l’auto et prenons la route vers Bicheno, notre destination du soir. Les routes sont toujours agréables, il faut toujours conduire à gauche merci, et les sinuosités du bitume se marient bien avec la variété des paysages. Tantôt prairies, tantôt forêts, tantôt bord de mer. Nous approchons de plus en plus de la côte est, qui sera notre lieu de vie pour quelques jours. L’océan commence à pointer son nez là au fond à droite en regardant par la fenêtre mais continue à regarder la route je te prie.
A l’heure du déjeuner, nous passons à travers la commune d’Orford, qui n’a rien d’intéressant mais sa plage. Anglicisme. Et justement, une plage pour un pique-nique, c’est tout à fait adapté. Surtout qu’en Australie, une plage ne vient jamais sans ses tables-et-bancs, son coin toilettes, ses barbecues. Dès la table choisie, les mouettes viennent s’enquérir de notre volonté de nous restaurer sur place. Et quel menu avons-nous choisi ? Et est-ce qu’elles peuvent espérer des miettes ? Et ça vous gêne si je m’installe sur le même banc que vous ? Les mouettes.
La pause est terminée, nous repartons vers d’autres chefs d’œuvre de l’art australien. Sur notre route nous en croiserons deux. Le premier est le magnifique Three Arch Bridge qui porte bien son nom mais mal son qualificatif. Après une courte marche de quelques minutes, ce pont se révèle tout petit, caché sous la route et absolument sans charme. Nous passons plus de temps à flâner digestivement sur la plage qu’à admirer l’architecture.
Un peu plus loin, c’est le célèbre Spike Bridge qui attire notre attention. Indiqué dans le guide, il sort de l’ordinaire de par son ornementation : des pics de pierre qui lui donnent son nom. Mais une fois sur place, il nous réserve d’autres surprises. Son emplacement déjà. En tant que pont, il franchit une déclivité du terrain. C’est bien fichu quand même. Là où c’est intéressant c’est qu’il est situé à environ 50 mètres d’un autre pont qui porte la route que nous empruntons. De plus il est parallèle à celui-ci et ne semble mener nulle-part. Aucune trace de route, aucun bâtiment. C’est un pont entre rien et rien, juste à côté d’un pont qui franchit le même obstacle. La promesse des pics est bien tenue et les bâtisseurs du Mordor semblent bien avoir officié sur l’ouvrage. Le panneau explicatif indique très précisément que la raison de ces pics est floue. Renforcement de la structure, barrière anti-suite pour le bétail, folie du concepteur ? Mystère. Quant à nous, pas fous et au vu du soleil qui tape, nous descendons à peine de voiture. Il est tout à fait possible de visiter en restant dans le véhicule. Façon drive-through.
Etape à Swansea. Rien de passionnant. Nous observons les bateaux qui accostent mais aucun marin ne nous fait le plaisir de tomber à l’eau en débarquant. Déçus, nous repartons.
Et c’est Bicheno. L’auberge sac-à-dos est agréable et calme pour le moment. La tenancière nous promet l’arrivée d’un car pour le soir même. Deux stratégies : sieste d’un côté, déambulation dans la ville de l’autre. Les lits sont confortables, le bord de mer est agréable au soleil déclinant. Les stratégies convergent à l’heure de l’apéro et nous descendons ensemble vers la plage pour savourer une bière avec un bon goût de vacances. Une pensée pour les amis en France qui n’ont pas notre chance : nous écrivons quelques mots dans le sable et les photos qui en sont tirées seront envoyées via internet à l’autre bout du monde. Un peu de téléphone également pour les privilégiés, le rituel du soir est bien organisé.
L’apéro entraîne le repas. Le crépuscule entraîne le port d’un coupe-vent car ça fraîchit un peu. Devant nous, dans la baie, la marine nationale de Bicheno attend ses marins pour partir en quête de poiscaille. Demain sûrement.
Le ciel clair invite à la rêverie, et nous nous allongeons sur les rochers de la plage pour philosopher en regardant les étoiles. Pas de pollution lumineuse, pas de pollution sonore. Ou juste quelques moustiques. « Ca passe à travers le jean les moustiques ? « oui je crois ». Bof, on verra bien.
En tout cas c’est joli. La clarté du ciel nocturne nous rappelle que nous sommes à l’autre bout du monde. Ici pas de Grande Ourse, rien de bien reconnaissable. Loin de toute grande ville, la Voie lactée est très visible et on doit réapprendre les constellations. Quoique celle-ci ressemble furieusement à Orion quand même. Depuis l’hémisphère sud ? Après tout il doit bien y avoir quelques étoiles visibles des deux hémisphères. Au passage merci aux cours d’astronomie de monsieur Sonnerfield, c’est plus facile à retenir quand c’est ludique.
Nous rentrons nous coucher pas trop tard. Le car de touristes est bien arrivé et la salle commune est animée. Nous saluons les voyageurs et traversons en direction de la chambre. Le sommeil vient vite, bercé par le lecteur MP3 qui laisse passer des mélodies de West Coast à travers la porte.
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